Dreams on Earth by Amélie C Astier

Auteur:Amélie C Astier [Astier, Amélie C]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romance
ISBN: 9782380730692
Éditeur: AMHELIIE
Publié: 2020-03-08T05:00:00+00:00

Chapitre 7

« L’amour est de toutes les passions la plus forte : elle attaque à la fois la tête, le cœur et le corps. »

Voltaire

Paris, Aéroport Charles de Gaulle.

13 juillet

Je scrute avec attention les arrivées. Momor n’est pas une femme qui passe inaperçue, c’est quelqu’un avec un grand charisme et un fort caractère qui ne plaît pas à tout le monde. Mais c’est ma grand-mère, une des rares membres de ma famille et je l’aime avec toutes ses imperfections.

Elle revient d’un séjour d’un mois au Mexique avec des copines. À 75 ans, elle a presque exploré plus d’endroits que papa. C’est une aventurière 4 étoiles. Il lui faut son petit confort et elle part à l’autre bout du monde sans sourciller.

Je souris en repérant un énorme charriot rempli de bagages. La notion d’écologie de Momor est assez particulière, difficile de changer quand on a passé une vie à dépenser sans compter et sans se soucier de l’environnement. Comme dit mon père, c’était une autre époque.

Momor a sans doute charmé un petit jeune de l’aéroport pour qu’il lui pousse ses bagages, elle me cherche et lorsqu’elle me trouve, elle m’appelle :

— Ma petite boussole !

Je n’aurais pas cru avoir tant besoin d’entendre ce surnom stupide. Je fends la foule pour la rejoindre, elle porte des lunettes de soleil, un fin gilet à fleurs et une robe rose flashy. Il ne manque que le chapeau géant et le sac en toile et elle est prête pour Paris plage.

— Momor, je la salue en acceptant son étreinte.

Elle me serre contre elle en riant. Son odeur familière m’envahit, j’ai toujours adoré le parfum de ma grand-mère, elle me rappelle les après-midis après l’école où une pâtisserie encore chaude m’attendait dans la cuisine. Après tout, c’est quasiment elle qui m’a élevé quand mes parents ont décidé de me garder malgré leurs boulots. C’est une seconde mère pour moi. Je l’adore, même si elle me donne des surnoms qui me font grogner. C’est la meilleure amie qu’on puisse avoir, elle est toujours de bons conseils, parfois loufoques, mais ça lui correspond tellement.

À mes 15 ans, elle m’a offert une boîte géante de préservatifs pour « m’amuser », et m’a filé les adresses des centres de dépistages, juste au cas où. Lors de nos soirées jeux de société, Momor est celle qui propose un petit joint, mais pas plus d’un, sinon, ça grille le cerveau.

La famille de papa est « riche », dans le sens où mon grand-père a fait fortune dans le bois et la construction. Il n’a juste pas eu le temps de profiter du fruit de son travail, il est mort un mois avant la retraite, laissant un héritage conséquent à ma grand-mère.

— Comment tu vas, mon grand ? me demande-t-elle en passant une main dans mes cheveux.

— Bien et toi ? T’as pris des couleurs ! je remarque.

Et quelques coups de soleil.

— Le feu du Mexique, mon petit gars, et pas seulement.

Momor me lance un clin d’œil complice sous-entendant parfaitement qu’elle a eu une ou deux aventures là-bas.

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